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Coup de projecteur sur Pauline Marie JARICOT:

Coup de projecteur sur Pauline Marie JARICOT:

Fondatrice de l’Oeuvre de la Propagation de la Foi

Jeune Pauline JARICOT

Le 26 mai 2020, le Pape François a autorisé la publication du décret reconnaissant un premier miracle attribué à la vénérable Pauline Marie JARICOT (1799-1862), laïque au charisme missionnaire exceptionnel qui est à l’origine de la prière du Rosaire vivant et de l’Œuvre de la Propagation de la Foi, ouvrant ainsi la voie à sa béatification prochaine dont la date sera connue ultérieurement.

 A cette heureuse occasion, la Direction Nationale des OPM/TOGO se propose de vous accompagner dans la découverte de cette jeune Baptisée, « marquée très tôt par une volonté inouïe d’entreprise afin de stimuler l’amour de l’Eucharistie, la vie d’oraison et l’activité missionnaire de toute l’Eglise », pour reprendre les expressions du saint Pape Jean-Paul II. Voici donc en 10 dates clés le destin hors du commun de la Bienheureuse jeune fille laïque Lyonnaise (cf aussi le Baptisé Missionnaire n°1, p. 10) :

 1799 : La naissance à Lyon : Pauline Marie JARICOT est née le 22 juillet 1799 dans une famille de riches soyeux de Lyon. Elle vit une enfance portée par l’affection et la foi vive de ses parents. Jolie, coquette et mondaine, elle se laisse séduire par les ‘illusions du monde’ à son adolescence. Mais la jeune fille expérimente très vite l’épreuve de la maladie et la douleur de la disparition de sa mère. Alors, Pauline commence par avoir soif de Dieu.

 1816 : La conversion : après avoir écouté une prédication sur la vanité à l’église Saint-Nizier de Lyon, une transformation intérieure s’opère en elle. Pauline change alors radicalement de vie : elle abandonne ses bijoux, décide de se vêtir simplement comme les ouvrières de son père et se met à visiter les pauvres puis à les servir. Cette conversion la conduit à faire vœu privé de chasteté le jour de Noël 1816 à la chapelle Notre-Dame de Fourvière.

 1819 : L’innovation missionnaire : informée de la situation critique des Missions dans le monde, Pauline décide de rentrer en contact avec des missionnaires pour faire connaître leurs besoins, puis de les porter par la prière et l’aide matérielle. Aussi organise-t-elle, à 19 ans déjà, « la collecte du sou de la Mission » auprès des ouvrières de son père, inventant ainsi le tout premier réseau social missionnaire. Par dizaines, centaines et sections, les donateurs se rencontrent pour donner manuellement leur contribution (leur sou, disait-on) et s’enquérir des nouvelles des terres de Mission. Très vite, le système va prendre une ampleur considérable dans toute la France et en Europe. Cela finit par être institutionnalisé avec la création de l’Œuvre de la Propagation de la Foi en 1822.

 1826 : Le Rosaire vivant : à 27 ans, Pauline a une nouvelle intuition pour encourager ses contemporains à soutenir l’œuvre d’évangélisation. Elle trouve la formule pour créer une chaîne de prière pour la mission, c’est le Rosaire vivant qui bouclera bientôt deux siècles de tradition. Le Rosaire vivant regroupe ses membres par quinzaines, chacun s’engageant à dire chaque jour une dizaine de chapelet (un rosaire comptait 15 dizaines avant l’institution des mystères lumineux). Ainsi, chaque jour, toutes les trois catégories des mystères (joyeux, douloureux et glorieux) étaient priées en chaîne et en communion par 15 fidèles. Il s’agit d’une véritable approche renouvelée de la prière du chapelet, enracinée sur la méditation de l’Evangile. Pauline voulait déjà faire contempler Jésus avec le regard de Marie. A la mort de Pauline Jaricot, on dénombrait en France plus de 2.250.000 associés dans le réseau de prière du Rosaire vivant, sans compter les adhérents des autres pays. A nos jours, cette œuvre poursuit encore son chemin dans bien des pays à travers le monde catholique.

 1833 : L’installation à Lorette : Avec les « filles de Marie », une communauté de jeunes filles pieuses qu’elle vient de fonder, Pauline s’installe à mi-hauteur de la colline de Fourvière dans une maison à laquelle elle donne le nom de Lorette, en souvenir de la maison de la Sainte Famille. Ce lieu de mémoire, de prière et de mission, accueille encore à nos jours des pèlerins et des visiteurs venus du monde entier.

 1835 : Premier voyage à Rome : bien que malade, Pauline fait le voyage de Rome où elle rencontre le Pape Grégoire XVI qui encourage son action en faveur de l’Evangélisation et de la vie de prière. Elle se rend en pèlerinage à Mugnano, dans le sud de l’Italie, pour se confier à l’intercession de sainte Philomène. Elle rentre guérie à Lyon, où elle fait construire une chapelle en l’honneur de la sainte.

 1845 : Notre-Dame des Anges : durant la révoltes des Canuts et les troubles qui ont agité Lyon au début des années 1830, Pauline avait pris fait et cause pour les ouvriers, priant et secourant les blessés, s’interposant même entre les émeutiers et la troupe. Ayant compris qu’améliorer la condition ouvrière est un facteur nécessaire à l’évangélisation, elle engage sa fortune et collecte des fonds pour mettre sur pied une usine modèle. Elle rachète donc un site industriel dans le Vaucluse pour le relancer sous le nom de N.-D. des Anges. Mais elle fut victime d’hommes d’affaires véreux qui l’escroquent et mènent l’entreprise à la faillite.

 1862 : La passion et la mort : Pauline finit sa vie ruinée et déconsidérée. Elle quête à travers toute la France pour pouvoir rembourser les épargnants qui avaient soutenu son projet. Elle parviendra, presque, à satisfaire ceux-ci. Pauline, l’opulente fille de riches soyeux lyonnais, meurt dans le dénuement le plus total le 9 janvier 1862, alors que les Œuvres qu’elle a fondées rayonnent dans le monde entier.

 1926 : Ouverture de la cause de béatification : un siècle après sa fondation, l’Œuvre de la Propagation de la Foi, inspirée par Pauline, a été élevée par le Pape Pie XI en 1922 au rang d’Œuvre Pontificale et transférée de Lyon à Rome. En 1926, le même Pape, Pie XI, rend hommage au génie missionnaire de Pauline et introduit lui-même sa cause de béatification. Pour la première fois, toute l’Eglise universelle est appelée à célébrer le Dimanche de la Mission universelle placé sur l’avant-dernier dimanche du mois d’octobre.

 2012 : Le signe du miracle attribué à l’intercession de Pauline : au cours de l’année 2012, année jubilaire du 150ème anniversaire de la naissance de Pauline, une enfant de 3 ans appelée Mayline perd connaissance à la suite d’un étouffement pendant qu’elle avalait sa nourriture. Hospitalisée dans un état désespéré après une asphyxie et un arrêt cardiovasculaire de 20 minutes, elle fut considérée comme irrécupérable. Malgré l’arrêt des traitements par les médecins, ses parents refusent l’arrêt de l’alimentation artificielle. Une neuvaine à Pauline Marie Jaricot est faite pour demander son intercession en faveur de la guérison et de la survie de la petite fille. Peu après, la petite fille se réveille, mais avec un sérieux déficit cérébral. Conclusion: pronostic d’état végétatif sans espoir. Et pourtant, la petite Mayline connaîtra contre toute attente une guérison totale.

 Une enquête diocésaine sur la guérison présumée a été instruite à Lyon du 20 juillet 2018 au 28 février 2019. Les actes ont été déposés à la Congrégation pour les Causes des Saints. Le dossier a été transmis à la Commission médicale. Celle-ci a validé le caractère inexplicable de la guérison. Le dossier a été ensuite envoyé à la Commission des théologiens qui a confirmé l’intercession de la vénérable Pauline Marie Jaricot sur cette guérison. Le dossier a été enfin soumis à la validation du Saint-Père. Le Pape François, à la date du 26 mai 2020, a autorisé la publication du décret de reconnaissance du miracle attribué à l’intercession de Pauline Marie, une véritable Baptisée missionnaire. 

« Je suis faite pour aimer et agir. Mon cloître, c’est le monde » disait Pauline Marie Jaricot dont le cœur fut dilaté par l’amour de Dieu et du prochain.

Que par son intercession, les Baptisés de chez nous et d’ailleurs puissent être enflammés du même zèle missionnaire pour la cause du Christ Jésus et de son Evangile du salut.

P. Donald D. C. FADAZ

Directeur National OPM-TOGO

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