I. De l’expérience au concept puis à l’institutionnalisation
Cooperatio Missionalis , se traduit simplement : coopération ou collaboration missionnaire. Il s’agit donc de coopérer ou encore de collaborer dans le domaine de la Mission de l’Eglise. En effet, au-delà de sa déconcentration ou décentralisation en Eglises locales dites particulières, l’Eglise est Une, Catholique et Apostolique (cf. Credo). De la même manière sa Mission est Une, celle inaugurée par le Christ au nom du Père et dans l’Esprit-Saint.
Ainsi donc, les disciples appelés à exécuter l’ordre de mission de leur Maître, ont le devoir de coopérer/collaborer ensemble pour être efficaces dans leur témoignage. L’Eglise primitive nous en donne bien des exemples à travers le livre des Actes des Apôtres (cf. notamment Ac 4, 32 et contraire Ac 5) et les Lettres de St Paul (2Co 9). On y voit déjà une illustration biblique de la cooperatio missionalis.
Plus loin de l’Eglise primitive et très proche de nous, le 19è et le 20è siècles qui ont vu naître de nouveaux horizons de mission (Afrique, Asie et Océanie) furent également de très belles périodes illustratives de la cooperatio missionalis. C’est à ces périodes que nous devons la conception, la gestation et la naissances des Œuvres Pontificales Missionnaires. Celles-ci sont au pluriel parce qu’elles émanent, chacune, d’un charisme et d’une sensibilité différents : deux laïques (femmes) et deux prélats.
Ces intuitions charismatiques promouvant la coopération missionnaire dans les quatre secteurs précités ont germé à la base et ont fait leur chemin dans l’accompagnement de l’évangélisation en terre de mission. Ce n’est qu’en 1922, vu leur caractère inspiré et leur efficacité, que le Pape Pie XI prit une décision pour assumer les trois premières comme relevant du Siège Apostolique et pour servir l’Eglise universelle. La quatrième Œuvre fut ajoutée par son successeur le Pape Pie XII en 1956.
Observations :
II. De l’engagement individuel et communautaire comme un impératif
Parler donc du devoir missionnaire des baptisés dans la coopération missionnaire, revient à rappeler à chaque catégorie du Peuple de Dieu le devoir qui lui incombe, celui de jouer sa partition dans la mission de l’Eglise.
Le Saint Pape Jean-Paul II a beaucoup insisté sur les devoirs des fidèles laïcs par rapport à la coopération missionnaire dans son Encyclique Redemptoris Missio et dans l’Exhortation Ecclesia in Africa. Dans ce dernier document qui concerne particulièrement l’Eglise en Afrique, notre Saint-Patron s’était appesanti sur la solidarité pastorale organique (cf. n°s 131-135). C’est dans la logique de ces deux documents, d’ailleurs, que la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples (C.E.P.) a élaboré et publié l’Instruction Cooperatio Missionalis, appelant aussi les baptisés laïcs à s’engager directement dans l’œuvre multiforme de la Mission de l’Eglise (cf. note 1, page 1).
A présent que prennent forme les Conseils Diocésains pour la Mission et les OPM dans chaque diocèse, cela consolide notre conviction que ces Organes statutaires joueront très rapidement le rôle qui est le leur, à savoir : introduire progressivement, à travers la sensibilisation, le peuple des baptisés dans un état d’esprit correspondant aux nécessités de la Mission qui demeure fondamentalement catholique, c’est-à-dire ouverte aux autres.
En effet, pour que la foi du baptisé soit véritablement catholique, sa mentalité devrait être celle du fidèle ayant compris la portée universelle de ses actes de foi posés au niveau local. Autrement, il viendrait à manquer la «catholicité» à ses actes de foi supposés «catholiques». C’est sans nul doute pour cette raison que le Pape François, dans son Message pour les JMM d’octobre 2016 implorait les fidèles en ces termes : «Ne nous dérobons pas à ce geste de communion ecclésiale missionnaire. Ne fermons pas notre cœur sur nos préoccupations particulières mais élargissons-le aux horizons de toute l’humanité.» Voilà donc l’état d’esprit dans lequel les OPM s’évertuent à introduire les fidèles catholiques partout où ils se trouvent, et cela en vue d’une meilleure collaboration de tous dans l’exécution du mandat missionnaire reçu du Seigneur. Vivement que les fidèles de nos sept diocèses prennent à bras-le-corps leurs devoirs et fassent avec joie leur part dans la coopération missionnaire !
Leave a Comment